Dassault n'était tout d'abord pas intéressé par Thalès puis a fait volte-face pour se placer au détriment d'EADS, son concurrent français.
Site web: E24 mardi 18 novembre 2008 | Publié 12:41 | Actualisé 14:16
Les dés semblent jetés. Dassault Aviation vient de rentrer en négociations exclusives jusqu'au 15 décembre pour racheter les 20,8% de Thales détenus par Alcatel-Lucent. Sur le papier, cela fait sens.
Alcatel-Lucent aligne sept trimestres consécutifs de baisse, un apport de cash de 1,56 milliard d'euros (Dassault Aviation propose de racheter la part à 38 euros l'action, soit une prime de 24,8% sur le dernier cours) est appréciable. Les analystes se frottent déjà les mains. Cette annonce devrait "rassurer les investisseurs concernant la situation de liquidités d'Alcatel", se félicite Nomura. D'ailleurs, Alcatel signe aujourd'hui la plus forte hausse du CAC.
Pour Dassault Aviation, l'opération est tout aussi logique. Comme le précisait le groupe en octobre, lors de sa "déclaration d'intérêt" pour Thales, "nous avons toujours travaillé avec Thales, qui, notamment, fournit les composants pour le Rafale. Nos relations sont historiquement très étroites".
Toutes les parties se félicitent. Sauf une, EADS qui a toujours voulu mettre la main sur les 20,8% de Thales. Le groupe de défense franco-allemand a fait une offre mi-octobre, non engageante, certes, mais une offre tout de même. Et il aurait proposé autour de 1,8 milliard d'euros selon les estimations. Vu la situation financière d'Alcatel, l'équipementier aurait pu se laisser tenter par cette offre mieux disante. Pourquoi choisit-il l'offre la plus basse?
A lire sur E24.frPar Céline LE PRIOUX
Dassault Aviation a avoué convoiter la part de l'équipementier télécoms franco-américain Alcatel-Lucent dans l'électronicien français Thales, donnant ainsi un nouvel élan à la concentration de l'industrie de la défense en France, un souhait cher à l'Elysée.
La rumeur courait depuis plusieurs mois, mais l'avionneur français l'avait à chaque fois démentie, la qualifiant de "fantasme". Son PDG, Charles Edelstenne, avait même affirmé le 28 août dernier "être déterminé à sortir de Thales", dont il détient déjà 5%.
Mais lundi soir, le vent a semble-t-il tourné. Dans un communiqué laconique, Dassault Aviation a annoncé avoir "l'intention d'étudier l'opportunité de l'achat du bloc de titres Thales détenu par Alcatel-Lucent s'il s'avérait disponible à la vente". Cette participation s'élève à 20,8%.
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